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Études régionales et prospections

Bien que l’École suisse ait principalement étudié la ville antique d’Érétrie et son sanctuaire principal d’Amarynthos à l’extérieur de l’enceinte de la ville, plusieurs chercheurs ont récemment exploré diverses régions d’Eubée et d’Attique.

Prospection entre Érétrie et Amarynthos (EASP 2021-2025)

Le programme de recherche en cours soutenu par le FNS, «Amarynthos and the Making of the Eretrian Sacred Landscape», comprend un projet de prospection archéologique multidisciplinaire dont le but est d’étudier l’intégration du sanctuaire d’Artémis dans le paysage antique. Si le premier volet du projet s’attache avant tout à préciser l’évolution de l’occupation humaine entre l’Âge du Bronze et la période byzantine, le second volet aborde des questions plus spécifiques au sanctuaire d’Artémis, telles que la relation entre le sanctuaire et les dèmes de la plaine, le tracé de la voie sacrée (hiera odos) et la topographie du paysage religieux.

La zone d’étude comprend la vaste plaine côtière s’étendant entre Érétrie et Amarynthos, la vallée du Sarandapotamos ainsi que les piémonts des monts Voudochi et Servouni. Cette zone comprend plusieurs structures et dèmes antiques, ainsi que la route sacrée qui traverse la nécropole orientale d’Érétrie en direction de l’Artémision.

Prospection à Amarynthos

Les «maisons des dragons» en Eubée (2020-2022)

Au milieu des reliefs du sud de l’île d’Eubée se dressent d’énigmatiques édifices en pierres sèches qui se distinguent par la taille monumentale de leurs blocs. Huit d’entre eux sont connus, situés sur les pentes des montagnes autour du village de Styra. Les habitants de la région rapportaient jadis qu’ils auraient été bâtis par des dragons, des géants anthropomorphes à la force surnaturelle. Ce qui explique leur nom de drakospita ou « maisons des dragons », par lequel on les désigne encore aujourd’hui. L’appareil cyclopéen de ces constructions et leur système de toiture en encorbellement ont depuis longtemps éveillé la curiosité des archéologues, mais elles sont encore loin d’avoir livré tous leurs secrets. En l’absence de parallèles antiques, la question de leur datation et de leur(s) fonction(s) reste en effet très débattue.

Le projet en cours sur les drakospita de l’Eubée du Sud ambitionne de faire un bilan des recherches et de collecter de nouvelles données archéologiques sur la base de sondages exploratoires et de relevés architecturaux, afin d’améliorer notre compréhension de ces bâtiments et de promouvoir la mise en valeur de ces sites archéologiques. Ce projet est le fruit d’une collaboration entre l’École suisse d’archéologie en Grèce (ESAG) et de l’Éphorie des antiquités d’Eubée (EAE), sous la direction de Karl Reber (ESAG) et Angeliki Simosi (EAE).

"Maison des Dragons" à Palli-Lakka, Eubée
Drakospita homepage

Prospections archéologiques à Mazi, Attique - MAP (2014–2017)

Le projet de prospections à Mazi (MAP) est une étude régionale diachronique dans le nord-ouest de l’Attique, en Grèce. La plaine de Mazi est une petite vallée située entre les chaînes de montagne Kithairon et Pateras, à un emplacement clé dans les régions frontalières entre l’Attique et la Béotie. Stratégiquement positionnée sur la route principale entre Éleusis et Thèbes, cette plaine occupe également un important carrefour routier à l’échelle régionale et supra-régionale. Aujourd’hui encore, cet itinéraire continue d’être important car la route nationale traverse la plaine, au centre de laquelle se trouve la ville moderne de Mazi (anciennement appelée Oinoé).

Plusieurs campagnes dans le terrain durant les étés 2014 à 2017 ont permis d’aborder plusieurs questions telles que l’occupation humaine sur le long terme, l’interaction homme-environnement, territoires et régions, ainsi que la mobilité de la préhistoire à nos jours. Après une dernière campagne d’étude en 2017, le projet est désormais en phase de publication.

Prospections à Mazi

Collaboration et direction
Le projet archéologique à Mazi (MAP) est une collaboration entre l’Éphorie des Antiquités de l’Attique de l’Ouest, du Pirée et des Îles et l’École suisse d’archéologie en Grèce. Il est dirigé par Sylvian Fachard (directeur de l’École suisse), Alex Knodell (Carleton College) et Popi Papangeli (Éphorie des Antiquités de l’Attique de l’Ouest, du Pirée et des Îles).

 

MAP homepage

Le territoire d’Érétrie (2004–2012)

Les archéologues suisses se sont longtemps concentrés sur l’exploration du site d’Érétrie intra-muros. Des études régionales sont toutefois venus compléter depuis quelques années notre connaissance de l’ancienne cité. L’emprise de la polis érétrienne s’étendait loin au-delà du mur d’enceinte. Son territoire, l’Érétriade, couvrait à la fin du 4e siècle av. J.-C. une surface d’environ 1300 km2. Il comptait parmi les plus vastes de toutes les cités de Grèce continental durant l’époque classique, avec plusieurs centaines de dèmes, fermes, sites fortifiés et lieux de culte. Son organisation institutionnelle et l’exploitation de ses ressources ont fait l’objet de plusieurs synthèses historiques et archéologiques.

Bibliographie
Denis KNOEPFLER, Les territoire d’Erétrie et l’organisation politique de la cité (dêmoi, chôroi, phylai). In M. H. Hansen (ed.), The Polis as an Urban Centre and the Political Community. Symposium August, 29–31 1996, Acts of the Copenhagen Polis Centre vol. 4. Copenhagen 1997, 352–449.
Sylvian FACHARD, La défense du territoire. Étude de la chôra érétrienne et de ses fortifications. ERETRIA XXI, Fouilles et recherches. Gollion 2012.