Anticythère
L’épave d’Anticythère, dont la découverte remonte tout au début du 20e siècle, a déjà fait l’objet de nombreuses recherches et publications. En 2015, l’exposition « Der versunkene Schatz » à l’Antikenmuseum de Bâle a permis au public suisse de découvrir une partie des nombreuses œuvres d’art en marbre et en bronze que le navire avait transportées au début du 1er siècle av. J.‑C., alors qu’une plus modeste exposition à l’Université de Genève en 2016 a placé au centre le fameux mécanisme astronomique, qui à ce jour n’a toujours pas dévoilé tous ses secrets.
Après la récupération en 1900–1901 d’une partie de la cargaison avec notamment un grand nombre de sculptures, Jacques-Yves Cousteau s’est mis en 1953 à la recherche du site, sur lequel il organisa une expédition en 1976 avec son navire Calypso. Mais ce ne fut qu’à partir de 2012 et jusqu’à 2019 qu’une première étude avec une approche archéologique a été entamée par une équipe internationale sous la direction d’Angeliki Simosi, à l’époque directrice de l’Éphorie des antiquités sous-marines.
Une collaboration gréco-suisse
À l’invitation du Ministère grec de la Culture et des Sports dirigé par Lina Mendoni, l’Unité d’archéologie classique de l’Université de Genève (prof. Lorenz E. Baumer) a repris à partir de cet automne en codirection avec Angeliki Simosi, présentement Directrice de l’Éphorie des Antiquités d’Eubée, les recherches subaquatiques sur le site de l’épave d’Anticythère dans le but de compléter les études précédentes et de mieux comprendre le déroulement du naufrage avec autant de précision que possible.
Le projet est soutenu activement par la Fondation Aikaterini Laskaridis qui met à la disposition de l’équipe le navire Typhoon. Comme ce fut déjà le cas pour les précédentes missions depuis 2014, la société horlogère Hublot SA de Nyon continuera son apport financier et technique. Le corps des garde-côtes et de la police portuaire du ministère de la Marine et de la politique insulaire met à disposition du projet une équipe de plongeurs qualifiés.
Des accords de collaboration scientifique avec plusieurs institutions de recherche internationales comme l’Université Ca’ Foscari de Venise (prof. Carlo Beltrame) sont actuellement en élaboration.
Une épave en eau profonde
Le site de l’épave dont les limites sont à peu près identifiées, est localisé au pied d’une abrupte pente rocheuse qui s’étend de 20m jusqu’à 50m de la côte et atteint une profondeur de 45m sous la surface. Au pied de ce talus s’étale un plateau sableux d’environ 70×50 m sur lequel plusieurs zones d’un intérêt particulier ont été identifiées et fouillées en petites parties lors des missions précédentes. L’objectif de la première campagne gréco-suisse, qui s’est déroulée début octobre 2021, est de prospecter le site avec une petite équipe de plongeurs spécialisés sous la direction d’Alexandros Sotiriou, afin de documenter son état actuel et de compléter les données recueillies dans un système d’information géographique (SIG). Dans un deuxième temps, la zone partiellement couverte par des blocs rocheux sera examinée afin de pouvoir planifier plus précisément les prochaines campagnes de recherche.
Communiqué de presse
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